Spider-Man 149 : Spider-Man et Captain America par Karl Kesel et Paolo Siqueira

Publié le par megaglob

prv5253_pg2.jpgHormis le petit arc « L’Extrémiste », de Fred van Lente et Nick Dragotta, qui fut publié initialement dans la série « Web of Spider-Man », le numéro 149 de « Spider-Man » vaut surtout pour son récit tiré du dernier annual, « The Spider and the Shield ».

 

Karl Kesel signe là un petit one-shot pour le moins sympathique, et dont le titre, « L’Araignée et le Bouclier », laisse deviner le sujet, puisqu’il relate la première rencontre entre Spider-Man et Captain America. Cet opus relève ainsi d’un genre bien connu des amateurs de comics, dans lequel un auteur contemporain réinvente l’histoire de l’univers Marvel, en se situant dans un lointain passé – en l’espèce, quelques jours avant les événements relatés dans « Avengers 11 » –, afin de revenir sur un épisode jusqu’alors resté inédit de la vie, pourtant déjà bien mouvementée, de tel ou tel super-héros.

 

Ce type de récit, tout comme l’exercice obligé que constitue un « annual », donnent aussi bien le pire que le meilleur et, cette fois-ci, l’éditeur littéraire aura été bien inspiré en invitant Karl Kesel et Paulo Siqueira à collaborer. Kessel, loin de tomber dans les stéréotypes faciles sur Spider-Man, ne réduit pas le personnage à un jeune écervelé qui multiplierait les jeux de mots stupides, une veine qui est parfois exploitée à outrance par quelques auteurs, au point de transformer Peter Parker en un Deadpool en puissance. Bien au contraire, en bon connaisseur du Spider-Man des origines, Kesel fait en sorte que le jeune homme l’emporte sur les méchants non pas seulement par ses super pouvoirs, mais en faisant appel à son intelligence ou, pour être plus exact, à la ruse.

asm-annual-37.jpgDe con côté, Paulo Siqueira fournit également une très bonne prestation. Il est vrai qu’il a déjà contribué à plusieurs reprises à « Amazing Spider-Man », ainsi qu’à la revue « Anti-Venom », de sorte que l’univers de l’Homme-araignée lui est plutôt familier. Son Spider-Man est séduisant, dynamique, tout en force, de même que son Captain America qui, même s’il est quelque peu caricatural tant il a l’air sûr de lui, en impose nettement. Qui plus est, ses dessins sont particulièrement soignés dans les détails. La toile de Spidey est ainsi tout en courbes qui s’entrelacent en imitant une pelote de laine, ce qui produit un effet de « réel » saisissant, tout comme le sable, qui constitue à la fois le corps et l’arme de son adversaire, dont les grains sont suggérés par d’innombrables lunules aux contours irréguliers et aux dimensions variées.

 

prv5253_pg5.jpgPar ailleurs, si quelques cases sont sans arrière-plan, ce n’est que très ponctuellement, pour mettre en valeur une interaction entre les personnages. Le plus souvent, les décors qui viennent habiller le fond de l’image sont au contraire très expressifs, avec de nombreux détails, qui donnent une forte présence aux lieux où se déroule l’action. Ce sentiment est renforcé par le fait que Siquiera ménage de belles profondeurs de champ, comme on le voit sur la splash-page reproduite en tête de cet article, ou encore sur plusieurs vignettes des deux autres planches. Pour ce faire, l’artiste élabore une image assez complexe, avec plusieurs plans en perspective, que vient souvent traverser une ligne de force sur toute la profondeur du champ ainsi suggérée, comme on le voit nettement sur notre première illustration. Le tout sans jamais perdre en lisibilité, et en donnant au contraire le sentiment d’une illustration riche et travaillée, qui confère de la densité et de la crédibilité à l’univers représenté.

 

Au final, on a donc une vraie bonne idée, qui est habilement transformée en vraie bonne histoire par les deux auteurs. Une surprise comme on aimerait bien en trouver dans tous les annuals !

 

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Publié dans Revues & Albums

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