Spider-Man 148 : L’art de Giuseppe Camuncoli

Publié le par megaglob

000-ASM-663-cover.jpgAprès les cross-overs, Dan Slott reprend la main sur la série « Spider-Man » dans le petit arc qui vous est proposé ce mois-ci, épaulé par l’excellent Christos Gage. Ce retour à un univers plus étroitement spider-manien se fait dans les règles du genre. Tout en s’inscrivant dans la continuité d’une ligne narrative qu’ils ont largement contribué à dessiner, en jouant sur un procédé bien connu, le retour de quelques super-vilains hauts en couleurs, Slott et Gage tentent de faire progresser les lignes. Ainsi, ce n’est pas seulement Anti-Venom qui revient affronter Peter Parker dans ces pages : Mister Negative et une nouvelle version de Wraith vont également être de la partie, et les scénaristes vont en tirer habilement parti pour compliquer l’intrigue, nouer des tensions, et quelques interrogations. La période où « Spider-Man » relevait plus de la sitcom que de quoi que ce soit d’autres semble donc bel et bien révolue. Et les lecteurs devraient peu à peu revenir vers cet univers, dont la ligne éditoriale, depuis une bonne année, a été complètement réorientée, pour notre plus grand plaisir.

 

L’arc développé dans ce « Spider-Man 148 » bénéficie d’un graphisme soigné, avec la signature de Giuseppe Camuncoli. Cet artiste italien est bien connu des lecteurs, puisqu’il a contribué à de nombreuses séries Marvel, comme « Dark Wolverine », « X-Men », « Hulk », « Miss Marvel », « Dracula », ou encore « Annihilation », sans compter d’autres prestations chez des concurrents, à commencer par « Batman » et « Flash » chez DC.

 

prv9052_pg4.jpgSon style se caractérise par un trait fin, qui lui permet de restituer force détails, et de traduire au mieux les textures. Sur la planche ci-contre, de nombreux traits, minuscules et irréguliers, viennent exprimer la rugosité du minéral ou de l’acier, comme on le voit avec le rendu des poutres ou des colonnes des deux premières vignettes, ou avec le mur tout craquelé de la dernière case.

 

A l’inverse, l’anatomie des personnages, plutôt réaliste – si du moins on peut parler de « réalisme » s’agissant d’Anti-Venom –, est suggérée par quelques traits bien choisis, qui figurent les masses musculaires sans jamais tomber dans l’excès, comme on le voit entre autres avec le dos d’Anti-Venom (première vignette) ou les cuisses de Spider-Man (dernière case). L’effet est accompagné à chaque fois de légers dégradés dans les bleus, qui accentuent les volumes par le jeu de la luminosité.

 

Ces procédés permettent de bien détacher les personnages des décors au sein desquels ils évoluent, d’autant plus que, sur certaines images, certaines surfaces planes restent vierges de tout ornement, comme le sol de la première case ou le ciel de la troisième, sur lesquels se découpe, à chaque fois, la silhouette d’Anti-Venom. L’ensemble procure le sentiment d’une image fouillée et soignée, mais qui n’en reste pas moins très lisible.

 

000-ASM-664-page-b.jpgCe style pourrait se révéler un brin trop figé dans les scènes d’action mais, comme on le voit sur la planche ci-contre, il n’en est rien. Certes, Giuseppe Camuncoli se refuse à utiliser les artifices habituels pour traduire les déplacements dans l’espace ou les ondes de choc : aucun trait rectiligne ou concentrique ne vient figurer l’idée de rapidité ou de violence. En revanche, il exploite habilement les potentialités graphiques d’Anti-Venom. Ce sont en effet des déformations corporelles du personnage qui traduisent la célérité ou la force des coups portés. On le voit ci-contre, avec les excroissances blanches qui jaillissent du corps du personnage, lorsque Mister Negative le poignarde dans le dos, et les filaments noirâtres qui sortent de la plaie ou de sa bouche. Et le même procédé était aussi à l’œuvre dans la première page examinée plus haut, où, à la troisième case, pour refléter la vitesse de déplacement d’Anti-Venom dans le vide, le dessinateur avait représenté des filaments blanchâtres qui jaillissaient de sa main tendue. Ce procédé, plutôt original, est une vraie trouvaille graphique, d’autant plus judicieuse qu’elle est en accord avec la nature même du personnage.

000-ASM-664-montage.jpg 

On terminera par signaler l’excellent travail de Klaus Janson et de Matt Hollingsworth. Le premier, comme le montre le montage ci-dessus, est d’une fidélité étonnante au crayonné de l’artiste, son tracé épousant toutes les nuances exprimées. Et le second, avec sa palette de couleurs légèrement estompées, et tout en finesse dans le rendu de la luminosité, achève de transcender le travail de l’artiste.

 

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Publié dans Revues & Albums

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