Avengers 5 : Captain America en plein rêve américain

Publié le par megaglob

cap-america-4-cover.jpgLa cinquième livraison du magazine « Avengers » permet de découvrir le quatrième et avant-dernier chapitre d’« American Dreamers », l’arc qui a lancé la nouvelle série « Captain America » aux Etats-Unis.

 

Ed Brubaker alterne tout au long de ces pages deux trames narratives. D’un côté, nous suivons Sharon Carter et le Faucon, qui font tout pour retrouver Jimmy Jupiter, afin de sauver Captain America, enfermé dans l’univers de fantaisie auquel rêve le vieil homme. C’est classique, bien enlevé, et cela conduira à un cliff-hanger final bien dans la règle du genre.

 

Mais le plus original est la manière dont Brubaker traite des errances de Steve Rogers dans le monde parallèle dont il est le captif. De tels moments sont toujours très attendus dans un comics, dans la mesure où il offre au scénariste de belles potentialités narratives, par les fantaisies que l’auteur peut alors se permettre, compte tenu de la dimension onirique de l’univers dans lequel évoluent les personnages. Mais c’est là où Brubaker se révèle particulièrement habile. Au lieu d’exploiter ce potentiel sur un mode délirant et surréaliste, il préfère mettre en scène un Steve Rogers qui n’a pas conscience de vivre dans un tel monde, et il nous offre ainsi deux belles scènes où le super-soldat mène une existence apparemment normale… si ce n’est qu’il a le sentiment de quelque chose de spécial, qu’il ne parvient pas tout d’abord à identifier.

 

cap-america-4-b.jpgL’effet est d’autant plus troublant pour le lecteur que Brubaker est passé maître dans le récit réaliste, et qu’il parvient donc à rendre crédible la « réalité » de cet univers onirique, tout en instillant peu à peu un doute sur la nature de celle-ci. Le procédé est directement emprunté aux récits fantastiques, où un élément apparemment banal du quotidien va soudain prendre une signification particulière, et introduire une dimension surnaturelle. Il n’en va pas autrement ici, et le lecteur se laisse entraîner dans ce vertige, où la frontière entre réalité et rêve devient bien ténue.

 

Cette orientation du scénario est d’autant plus saillante qu’elle est soutenue, côté graphique, par le style très net, très clair, de Steve McNiven : l’impression de réel que procure le monde rêvé de Jimmy Jupiter n’en est que plus forte – et la découverte du caractère artificiel de ce même monde que plus violente. Et l’esthétique intrinsèque des planches de McNiven, transcendée par l’encrage tout en finesse de Jay Leisten, achève de séduire le lecteur… même si l’on peut trouver que cette tendance à faire de « belles images » nuit quelque peu à la dynamique, dans les scènes d’action, les personnages restant peut-être un peu figés, un peu poseurs. Mais à part cette petite réserve, on a là un épisode parfaitement réussi, qui se lit avec plaisir.

 

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Publié dans Revues & Albums

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