Collectionner des comics : quels comics pour quelle collection ?

Publié le par megaglob

aaa FF 1Beaucoup d’amateurs de comics ne sont pas seulement des lecteurs, mais aussi des collectionneurs. Mais collectionner n’est pas accumuler, et quelques décisions sont à prendre si l’on veut se constituer une collection digne de ce nom.

 

Le premier choix qui s’impose est de déterminer quels comics vous souhaitez collectionner. C’est une décision que vous prendrez en fonction de vos goûts – il vaut mieux aimer ce que l’on collectionne –, mais aussi en tenant compte du marché de l’édition, tel qu’il existe. Et, sur ce point, il convient de distinguer la V.O. et la V.F.

 

Le marché américain est ainsi structuré que les comics sont tout d’abord publiés en revue, chaque chapitre constituant un numéro, et chaque revue paraissant une fois par mois, le plus souvent (il existe des exceptions, lors de lancement d’un nouveau titre, par exemple, ou pour certaines séries limitées). Les histoires ainsi diffusées ne sont réunies en albums que plusieurs mois après. L’édition en revue constitue donc ce que l’on appelle « l’édition princeps », c’est-à-dire la première édition du titre, et elle fait figure d’édition originale. D’un point de vue bibliophilique, c’est elle qui a le plus de valeur, car elle est la première impression de l’œuvre. Beaucoup de lecteurs achètent une histoire complète, quand elle paraît en album, pour des raisons financières (cela coûte moins cher). Mais celui-ci n’est qu’une seconde édition, de moindre valeur par définition, d'un point de vue éditorial et documentaire.

 

aaa captain america 1 1941En ce qui concerne le marché français, les choses en vont autrement. Panini, pour prendre l’éditeur qui détient actuellement les droits de Marvel en France, publie à la fois des revues et des albums, comme Marvel le fait aux Etats-Unis. Mais le parallèle est, ici, doublement trompeur.

 

Tout d’abord, les revues Panini compilent plusieurs numéros des revues américaines, entre deux fascicules (pour des titres comme « Wolverine », « Deadpool » ou des séries limitées comme « Siege ») et jusqu'à six (pour « Marvel Universe » et certains hors-séries). Sur le plan financier, c’est indiscutablement plus intéressant que de lire en V.O., dans la mesure où vous déboursez à peu près 25 à 30% du prix que vous auriez payé pour avoir les mêmes épisodes en V.O.

 

Ensuite, si Panini édite en albums des récits parus en revues, comme par exemple récemment « Annihilation », l’éditeur sort le plus souvent en albums des séries qu’il ne diffuse pas en revue.

 

aaa Hulk 1Votre positionnement ne sera donc pas le même selon que vous vous intéressez à la V.O. ou à la V.F. En anglais, aucune hésitation : ce sont avant tout les revues distribuées sur le sol des Etats-Unis par un réseau très dense et très diversifié de revendeurs qui ont une valeur aussi bien éditoriale que documentaire, les albums n’en étant que des reprises. En français… hé bien, la première remarque est que les comics en français sont des traductions, et donc qu’elles n’ont qu’une bien moindre valeur que les mêmes comics dans leur langue d’origine. C’est une règle d’or de la bibliophilie en général : si vous collectionniez des romans, il serait bien moins intéressant d’avoir dans votre bibliothèque la première traduction en russe de « Madame Bovary » de Flaubert que la première édition, en français, du même ouvrage. Il en va de même pour les comics – et tout objet livresque.

 

Cela étant dit, sur un marché comme celui qu'a dessiné Panini par sa politique éditoriale, les revues comme les albums sont également intéressants à collectionner puisque, le plus souvent, les albums ne reprennent pas des histoires déjà sorties en kiosque. C’est une différence majeure avec le marché américain.

 

aaa Thor 1Ensuite, c’est à vous, et à vous seul, en fonction de vos goûts, de déterminer le thème et la nature de votre collection. Rien n’est à proscrire a priori, et seul le plaisir que vous y prendrez doit vous guider. Il faut toutefois tenir compte de la « faisabilité » du projet, et ne pas oublier deux règles d’or du collectionneur :

 

1. Une collection doit être complète. Pas question de louper le n°1 d’une série, ou de ne pas acheter tel ou tel épisode parce que le dessinateur a changé et que celui-là, non vraiment, vous ne l’aimez pas. Et pas question, non plus, de vous lancer dans la collecte des « Fantastic Four » depuis leur création, sauf à disposer de gros moyens financiers...

 

2. Un collection doit être en bon état. Ne récupérez pas, chez un revendeur peu scrupuleux, le numéro de « Dark Reign » qui vous manquait, mais dont la couverture est un peu déchirée et le coin des pages corné. Et ne laissez pas votre petit frère jouer avec vos précieux volumes...

 

Comme je l'ai déjà souligné ci-dessus, les remarques qui précédent ne valent que par rapport à des critères éditoriaux et documentaires. La valeur d’une collection est aussi « marchande », bien sûr. Mais, sur ce point, soyons bien clair : ne décidez jamais de vous lancer dans une collection pour faire de bonnes affaires. D’une part, c’est aléatoire, et, surtout, le marché des comics d’occasion et leur cotation renferment de nombreux pièges – que j’exposerai dans un prochain billet !

 

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Publié dans Analyses

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