MAX : Wolverine : Le meilleur dans sa partie 2/2

Publié le par megaglob

wolverine-the-best-there-is-_8.jpgPanini publie ce mois-ci en album, dans la collection « MAX », le second et dernier tome de la série limitée « Wolverine : The best there is », parue l’an dernier aux Etats-Unis. Un titre qui a été traduit en français par l’expression pour le moins maladroite « le meilleur dans sa partie », dont la banalité ne donne guère envie de s’intéresser à l'album. L’expression est pourtant riche de sens en anglais, dans la mesure où il s’agit de la première partie d’un  célèbre slogan, « the best there is, the best there was, the best there ever will be », dont Bret Hart fit sa devise. Ce catcheur professionnel, né en 1957, fut sept fois champion du monde, et il est encore très actif aujourd’hui dans l’univers du catch aux Etats-Unis. Il a entre autres construit sa réputation, à la fin des années 70 et au début de la décennie suivante, en affirmant que personne n’était capable d’encaisser les coups comme il le faisait, et en déclarant à qui voulait l’entendre qu’il était « the best there is, the best there was, the best there ever will be », c'est-à-dire « le meilleur qui soit, le meilleur qui avait jamais été, et le meilleur qui sera jamais » (notez au passage la qualité de ma traduction par rapport à celle de Panini). Une formule qui est passée dans la culture populaire américaine, tout comme par chez nous des expressions telles que « on ne change pas une équipe qui gagne », une phrase rendue célèbre par Françoise Giroud, dans un éditorial de L’Express paru en 1991, et qui a été reprise très souvent depuis par des journalistes et des politiques.

 

best-11.jpgReplacé dans ce contexte très américain, le titre de cette série limitée s’explique beaucoup mieux, et il apparaît nettement plus pertinent appliqué au récit qu’il chapote. Car, est-il utile de le rappeler, ce scénario imaginé par Charlie Huston raconte comment Wolverine est torturé sans relâche par Windsor et sa bande de dégénérés, avant de prendre sa revanche. Le premier volume, paru en janvier dernier, est probablement l’un des pires comics publiés cette année en français, avec une trame narrative plus qu’insignifiante, puisqu’elle se limite à un prétexte pour amener une suite de scènes gores qui sont à la limite du supportable pour certaines d’entre elles.

 

Ce deuxième tome avait peu de chance de redresser la barre. Pourtant, le premier chapitre, qui correspond donc au septième épisode de la série prise dans son ensemble, semblait marquer une pause. Wolverine, qui n’était qu’un triste fantoche tout au long du premier volume, sans aucune psychologie crédible et sans aucune continuité avec l’univers marvélien, y prend un peu d’épaisseur, grâce entre autres à des dialogues (enfin !) un peu écrits, et à une suite de scènes plutôt tournées vers l’introspection et la réflexion, après le déchaînement de violence qui avait précédé.

 

Wolverine-best-there-is-7.jpgMais ce bref répit est de courte durée, et Charlie Huston retombe peu après dans son goût immodéré du sordide, l’histoire renouant avec le gore porn des premiers épisodes. Ce qui satisfera sans doute les amateurs de films et de comics qui relèvent de ce genre très particulier, ceux-ci étant d’ailleurs les seuls lecteurs possibles d’un tel déferlement de cruautés et d’atrocités. Pour ceux et celles qui aiment les histoires avec… une histoire, il convient d’aller voir ailleurs.

 

Lorsque l’on rédige une critique sur un tel titre, on essaie en général de démontrant que le dessin sauve quelque peu l’album du naufrage. Juan Jose Pyp fournit en effet une prestation de qualité, en ceci que son style très détaillé s’accorde on ne peut mieux avec le voyeurisme inhérent à ce type de production. Il procure un « effet de réel » qui ne fait qu’accentuer la violence des scènes représentées, en leur prêtant une densité et une crudité qu’elles n’auraient pas eues sans cela. A ce titre, le graphisme de Pyp s’écarte quelque peu des canons du comic book, et rappelle par plusieurs aspects certains mangas pour adultes, qui s’inscrivent peu ou prou dans la même veine.

 

Il n’en demeure pas moins que cela ne justifie en rien une telle équipée, car on ne peut s’empêcher de penser qu’un artiste au style aussi personnel serait bien mieux employé à illustrer de vrais scénarios, avec un vrai contenu, et qui auraient quelque importance en regard de la continuité marvélienne.

 

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Publié dans Revues & Albums

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