Marvel Icons Hors série 18 « Captain America : Renaissance 2/2 »

Publié le par megaglob

Marvel Icons HS 18 Couverture Reborn 4Le Hors série de la revue « Marvel Icons » de septembre nous fait découvrir la suite et la fin de « Renaissance », le récit qui relate le retour annoncé de Captain America, ainsi que « Who will wield the shield ? » (« Qui portera le bouclier ? »), un « one shot » paru aux Etats-Unis en décembre 2009, toujours scénarisé par Ed Brubaker, mais dessiné cette fois-ci par Butch Guice et Luke Ross.

 

La suite de « Renaissance » ne réserve pas de réelles surprises quant à la dynamique narrative. Ed Brubaker prolonge l’affrontement entre les super-gentils et les super-méchants de manière très manichéenne, avec une suite de scènes où les uns puis les autres l’emportent à tour de rôle. Ce qui fait que le lecteur, sans s’ennuyer, a tout de même l’impression qu’on lui sert et ressert un peu toujours le même plat réchauffé.

 

Certes, il y a quelques trouvailles, comme l’escadron des super-modoks (voir ci-dessous), l’incarnation finale de Crâne rouge, ou encore la cage mentale dans laquelle se trouve enfermé Steve Rogers, laquelle prend la forme d’un New-York des années trente soumis à la dictature nazie – encore que cette « trouvaille » ait déjà été exploitée dans le cross-over « Vengeurs / Envahisseurs », paru en France entre mars et octobre 2009, dans les « Marvel Universe Hors Série » nos 3, 4 et 5.

 

Marvel Icons HS 18 escadron de super-mordoksMais tout cela ne sauve pas un scénario dont on finit par se dire que l’argument n’était finalement qu’un prétexte à aligner des scènes assez convenues ou, dans les chapitres 1 à 4, à revisiter au goût du jour les grands moments qui jalonnent la carrière de Captain America. Si au début j’y ai trouvé le charme d’une certaine nostalgie pour les comics des années d’après-guerre, ainsi que je l’ai écrit à propos du « Marvel Icons Hors série » n°17 de juillet, le procédé tire trop en longueur pour captiver pendant plus de cent pages.

 

Pour pallier cette faiblesse du scénario (ou, pour le dire en termes plus commerciaux, « pour laisser son génie créateur s’exprimer »), Brian Hitch, secondé de Butch Guice, a multiplié, plus encore dans ces trois derniers chapitres que dans les précédents, les splashes pages et les doubles planches avec des cases grand format, ainsi qu’il l’affectionne.

Marvel Icons HS 18 plan général décor

Ce qui donne des panoramas comme celui reproduit ci-dessus, qui représente le tarmac de Doomstadt, la capitale de la Latvérie. De construction académique, avec ses lignes de force verticales que vient couper une ligne courbe portée par le portique et la carlingue de l’avion, cette image procure un sentiment de démesure par ses ornements, avec la multiplication des statues de Fatalis, les bras grand ouverts, et, au fond, l’aigle au sommet de sa colonne, les ailes déployées, hors de toute proportion. Une emphase qu’accentuent le contre-jour et l’arrière-plan, où s’élèvent des bâtiments de style Renaissance ou baroque.

Marvel Icons HS 18 Cap America en plein combat

On retrouve une même orientation stylistique dans les scènes d'action, comme la case double page reproduite ci-dessus. Là encore, la composition reste très académique, avec son quadrillage de l’espace par des obliques, que souligne l’architecture du décor et la posture dynamique de Captain America, tandis que les regards des assaillants sont tournés vers lui, afin de le mettre un peu plus en valeur. Il l’était déjà non seulement par sa position au centre de l’image, mais aussi par le bleu de son costume, qui jure avec l’atmosphère verdâtre qui l’entoure. On regrettera toutefois que les soldats de l’Hydra soient aussi ressemblants les uns avec les autres, au point, par exemple, que les deux visages en avant-plan, en haut à gauche et en bas à droite, semblent être ceux de deux frères jumeaux : même profil, même mimique crispée. Même si c’est un usage de traiter ainsi les figurants, cela manque un peu… d’imagination.

Marvel Icons HS 18 scène de combat multi cases

Au final, les planches les plus réussies sont peut-être celles qui mettent en scène les empoignades entre Captain America et Crâne rouge, dont les deux pages ci-dessus donnent une idée. On y retrouve ces cases sans contours, fréquentes chez Hitch, qui sont ici divisées à l'extrême, avec des mouvements très dynamiques, qu'induisent soit des effets de zooms, comme dans les deuxième et troisième images de la planche de gauche, soit des effets d’enchaînement, comme sur les quatre premières illustrations de la planche de droite, où les visages de Captain America et de Crâne rouge dessinent une ellipse d’une case à l’autre.

 

L’épilogue « Who will wield the shield ? » est évidemment assez différent, puisque Brian Hitch n’y impose plus son style : on revient à un dessin moins emphatique, et le scénario est plus orienté vers la psychologie des personnages. Laquelle, il faut bien le dire, brille un peu par son absence dans « Renaissance », chaque caractère suivant un comportement stéréotypé.

 

Un « Marvel Icons Hors série » qui se laisse lire, à condition de ne pas y chercher plus qu’un divertissement...

 

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