Marvel Icons 65 : « Panne sèche » de Brian M. Bendis et Stuart Immonen

Publié le par megaglob

Marvel Icons 65 photo de groupe ImmonenLe « Marvel Icons » de ce mois-ci nous fait découvrir le dernier chapitre de « Panne sèche », paru début 2010 aux Etats-Unis, dans le n°59 des « New Avengers ». Ce récit repose sur un argument qui, de prime abord, peut sembler un peu mince : le Docteur Jonas Harrow, qui a récupéré un draineur de pouvoirs, souhaite s’en servir pour prendre la tête des super-vilains affidés à The Hood, et passer un pacte de non-agression avec Norman Osborn. Pour démontrer sa toute-puissance et être en position de négocier, il attire les Nouveaux Vengeurs et les Vengeurs Noirs dans un guet-apens…

 

Marvel Icons 65 photos de groupeEt ce qui était à craindre est arrivé. Dans le « Marvel Icons 61 » de mai dernier, après quelques pages d’introduction plutôt bien menées, où Bendis enchaîne plusieurs scénettes décalées dans le temps, a débuté un de ces combats entre super-héros qui semble ne jamais devoir finir. Le récit a néanmoins pris une tournure nouvelle le mois dernier lorsque Luke Cage s’est trouvé si affecté par le draineur de pouvoirs, qu’il n’a eu d’autre recours que de se livrer à Osborn pour être sauvé. Bendis a alors eu la bonne idée de sonner le rassemblement des amis de Cage (voir l'en-tête de cet article), ce qui lui a permis de redonner un peu de rythme et de fraîcheur à une histoire qui s’enlisait dans un trop long règlement de comptes.

 

Cela explique peut-être pourquoi, dans ce récit, Stuart Immonen excelle tout particulièrement dans les scènes de groupe, dont le montage ci-contre permet de se faire une idée. Les personnages sont tous bien typés, entre autres par le choix de postures qui leur sont propres, telle Valkryrie, bien droite sur ses jambes, avec ses traits sévères et son casque sous le bras ; Docteur Vaudou, dont la silhouette massive traduit le poids des nouveaux pouvoirs qui sont les siens ; Daredevil, tout en muscles et en poses martiales ; ou encore Hellcat, pelotonnée dans son fauteuil comme un chat.

 

Marvel Heroes 65 contre-plongée ImmonenEt la singularité de chacun est renforcée par la palette de couleurs bien tranchées, que l’on doit à Dave Stewart (et non pas à Wade von Grawbadger, comme indiqué dans « Marvel Icons »), ainsi que par les jeux d’ombre et de lumière. Un halo semble ainsi émaner de Valkyrie et Hellcat, tandis que Daredevil et Strange sont constamment zébrés par des encrages bien marqués.

 

A ceci s’ajoute la construction, toujours changeante, mais toujours réfléchie, de chaque image. Immonen opte ainsi soit pour le plan d’ensemble (voir les deux premières cases ci-dessus), soit pour la contre-plongée (dernière case ci-dessus, et ci-contre). Dans le premier cas, le dessinateur exploite au mieux la perspective, en meublant avant-plan, premier et deuxième plans, tout en laissant une ligne de fuite vers le décor en arrière-fond, pour parachever l’impression de profondeur. Ce type de plans est utilisé pour les passages délibératifs des dialogues, tandis que la contre-plongée, qui rompt la stabilité de l'image, apparaît lorsqu'il s'agit de ménager une tension.

 

Par ailleurs, Immonen, qui avait pu paraître un peu brouillon dans quelques scènes d’action du début, se montre dans cet épisode plus convaincant, comme l’illustre la double page ci-dessous.  

Marvel Icons 65 double page Immonen

Si le découpage du dialogue selon la technique du champ et contre-champ est en soi traditionnel, il est ici agrémenté de constantes variations, qui ne sont pas les mêmes selon le personnage. Pour The Hood, le cadrage se resserre peu à peu, ce qui induit une dramatisation progressive de la scène, tandis que, pour Osborn, c’est le point de vue qui est modifié, comme le souligne les clairs-obscurs sans cesse changeants de son faciès. Dans cet échange bien mené, la troisième case se distingue par la juxtaposition audacieuse des visages, avec l’œil droit de l’un et l’œil de gauche de l’autre qui servent de transition entre les deux super-vilains. Sans parler de l’image hors case d’Iron Patriot, particulièrement dynamique et agressive, avec ses lignes courbes et ses angles acérés.

 

Après ce final, qui s’avère meilleur que le début du récit, on reste en compagnie des Vengeurs, avec un petit opus mettant en vedette Jessica Jones, dont je parlerai dans une prochaine chronique, pour finir par la conclusion de l'interminable escapade d'Iron Man,  « Dans la ligne de mire ». 

 

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