Castle : « La Dernière aube » de Derrick Storm

Publié le par megaglob

prv9701_pg2.jpgQue vous soyez ou non un fan de la série télévisée « Castle », vous en connaissez certainement l’argument : un auteur de thriller à succès, interprété à l’écran par Nathan Fillion, obtient l’autorisation de suivre une équipe de policiers à New-York afin de renouveler son inspiration. Et c’est ainsi qu’il va rencontrer celle qui deviendra sa muse, le lieutenant de police Kate Beckett, jouée par Stana Katic.

 

Lorsque débute la série, Castle vient de faire mourir celui qui était le héros attitré de ses précédents polars, Derrick Storm (traduit en français par « Derek Storm », sans doute pour éviter une confusion avec la série allemande bien connue en France, « L’inspecteur Derrick »). Ce personnage et les romans qui le mettent en scène sont évoqués au début de la série, pour donner de l’épaisseur à Castle – puisqu'il est lui-même un personnage.

 

Les studios ABC, qui produisent « Castle », ont décidé d’exploiter cette veine, et ils ont demandé à Marvel d’adapter sous forme de comics une aventure de Derrick Storm, laquelle est publiée ce mois-ci en français sous le titre « La Dernière aube », dans la collection « 100% Marvel ». Le principe n’est pas nouveau : les trois premières saisons de la série télévisée s’étaient toutes achevées sur la sortie en librairie d’un roman signé Richard Castle, « Vague de chaleur », « Mise à nu » et « Froid d’enfer », qui mettaient en scène Nikki Heat, sa nouvelle héroïne. Il était tentant, pour ABC, de reproduire l’opération avec Derrick Storm.

 

prv9701_pg3.jpgCe type d’aventure débouche souvent sur de purs produits commerciaux, de qualité assez médiocre. Qu’en est-il de cet opus ?

 

Le scénario, signé Brian Michael Bendis et Kelley Sue DeConnick, n’a rien d’indigne, mais il n’a rien non plus de bien original. L’intrigue développée par les deux auteurs répond aux règles du genre : une énigme est posée d’entrée de jeu ; elle suscite une enquête qui va aller de fausse piste en rebondissement, l’histoire devenant peu à peu de plus en plus complexe pour, au final, entraîner le lecteur dans une tout autre dimension que celle qu’il avait pu soupçonner au départ. Mais cela ne signifie pas pour autant que l’on se passionne pour ce thriller, Bendis et DeConnick ayant parfois du mal à convaincre des détours que prend leur scénario, voire à expliquer clairement les effets et les causes.

 

De plus, les deux personnages principaux, Derrick Storm et Clara Strike, restent très stéréotypés. Storm évoque parfois son présumé auteur, Richard Castle, par ses traits d’esprit, mais il incarne surtout un type de héros un peu paumé, plutôt beau gosse, qui prend les coups à la place des autres, tandis que l’enquête progresse, même si ce n’est pas toujours grâce à lui. Un archétype des films d’action et des thrillers. Et il en va de même de Clara Strike, qui fait figure de femme forte et décidée, capable de se sortir de toutes les situations ou presque. C’est là aussi un cliché du cinéma d’action et des comics contemporains.

 

Castle-Graphic-Novel-Deadly-Storm-2nd-Page-castle-24523442-.jpgUn scénario construit selon les règles du genre, mais sans surprise, et des personnages certes sympathiques, mais conventionnels. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Bendis et DeConnick n’ont pas fait preuve de beaucoup d’imagination pour écrire cette « Dernière aube ».

 

Les dessins, que l’on doit à Lan Medina, sauvent heureusement un peu la mise. Ils se situent en tout cas un cran au-dessus du scénario. Les planches sont souvent bien construites, avec des lignes de force évidentes, qui viennent structurer la page et qui s’appuient tout autant sur l’image que sur le lettrage, comme sur la page ci-contre, où les encadrés séparent la scène scabreuse que découvre Storm et les mimiques qui sont les siennes, ce qui dynamise quelque peu le recours qui est fait ici au très banal champ / contre-champ. Ou encore, sur l’illustration qui figure en tête de cet article, on voit comment le texte se fait de plus en plus envahissant, les bulles se multipliant au fur et à mesure que la conversation se développe, en même temps que le cadrage se resserre sur Storm. Ce qui, là aussi, permet de rythmer la page.

 

Néanmoins, un petit bémol s’impose. Passées quelques pages, on s’aperçoit que les mimiques des personnages ne sont pas toujours très expressives, ni très naturelles, et que l’image manque ici ou là de cette force d’exécution qui eût dû ponctuer telle ou telle scène.

 

Lan Medina livre ainsi un travail honnête, mais il procure en même temps le sentiment de ne pas avoir apporté ce petit plus qui eût achevé de donner vraiment un corps et une âme aux personnages – et à l’histoire qu’ils servent, aussi stéréotypée soit-elle.

 

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Publié dans Revues & Albums

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W
yo! bon j'me permets d'être par ici pour me faire un peu de pub en signalant la publication sur mon blog d'un article sur le Daredevil de Bendis et Maleev.<br /> <br /> Ca s'passe par ici : http://hulkestmort.canalblog.com/archives/2012/06/12/24483394.html
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M
<br /> <br /> Non, Hulk n'est pas mort ! Ce n'est pas possible ! <br /> <br /> <br /> <br />