Stéphane Perger, le dessinateur de « La Vision » : une interview exclusive

Publié le par megaglob

PRGPHOTO.jpgStéphane Perger est un jeune dessinateur français d’une trentaine d’années, que les amateurs de bandes dessinées connaissent bien, entre autres pour ses séries « Sir Arthur Benton » et « Sequana », qu’il a réalisées en collaboration avec Tarek, pour la première, et Léo Henry pour la seconde. Il est entré ce mois-ci dans l’actualité du comic book, avec la publication par Panini de l’album « Avengers Origins », pour lequel il a dessiné le one-shot dédié à « La Vision », sur un scénario de Kyle Higgins et Alec Siegel. C’est à cette occasion qu’il a accordé à « marvelouscomics » une interview exclusive :

 

marvelouscomics : Comment avez-vous été amené à travailler sur « Avengers Origins : Vision » ?

Stéphane Perger : Il y a environ deux ans maintenant, j’ai envoyé un dossier d’illustrations et autres travaux chez Marvel, en me disant « on ne sait jamais ». Il s’avère qu’ils m’ont contacté, j’ai réalisé quelques couvertures pour des séries, et Lauren Sankovitch une éditrice de la Maison m’a proposé ce projet. Je n’ai pas eu à réfléchir trop longtemps.

avengers origins perger db pagemarvelouscomics : L’univers super-héroïque est très éloigné de celui des séries « Sir Arthur Benton » et « Sequana ». Vous était-il néanmoins familier ?

Stéphane Perger : Il est clair que le travail réalisé dans ces deux séries est assez loin du comics et de ces attributs. L’édition américaine et l’édition européenne ont des conceptions assez éloignées l’une de l’autre, l’approche n’est clairement pas la même. Par contre, je n’avais pas envoyé ma candidature chez Marvel par hasard. En fait, j’ai commencé à lire de la bande dessinée dans des magazines comme « Strange », « Titans », « Nova », etc. dans lequels les productions Marvel étaient accessibles en français. Donc, je connaissais l’univers sur le bout des doigts. Me voir proposer un remake d’un épisode de John Buscema, que j’avais adoré gamin, m’a transporté !

 

9782809424478 pgmarvelouscomics : Sur le plan éditorial, cette collaboration vous a-t-elle conduit à suivre des méthodes très différentes de celles auxquelles vous êtes habitué en France ?

Stéphane Perger : Alors, là, étonnement, ça n’a pas changé grand chose. Je travaille en lien avec le (ou les) scénariste(s) par échange électronique, sous le regard bienveillant du directeur de collection, ou de l’éditeur. Je reçois le scénario et je m’y mets. La différence flagrante est que c’était en anglais !

 

marvelouscomics : Comment avez-vous travaillé avec les scénaristes, Kyle Higgins et Alec Siegel ? Leur scénario était-il très directif, ou bien jouissiez-vous d’une certaine liberté ?

Stéphane Perger : Comme dit précédemment, j’ai échangé par mail. Ensuite, ce n’était encore pas trop différent des scénarii que j’ai déjà eus en main, des scènes dialoguées assez simples avec un découpage par page. Pour le reste, c’était libre et à ma convenance, tout ceci passant pas les fourches caudines de l’éditeur bien entendu. Mais franchement, je n’ai eu que très peu de choses à retoucher sur le travail fourni.

 

marvelouscomics : Vous avez un style très pictural, avec, entre autres, une manière bien particulière d’appliquer les couleurs. Pourriez-vous en quelques mots expliquer à nos lecteurs quelles techniques vous employez ?

Stéphane Perger : Pour les séries parues en France, j’utilise la technique dite de « la couleur directe », je fais tout sur la même planche, le dessin et la couleur. Je travaille avec de l’encre et des gouaches sans retouche numérique. Pour Marvel par contre, je me suis contraint à varier un peu la manière, du fait du résultat que je souhaitais et du temps que j’avais pour la réalisation. Je n’avais pas le temps effectif de travailler pleinement en couleur directe. J’ai procédé de la même façon qu’à l’accoutumée pour les crayonnés, que j’ai ensuite redessinés à la table lumineuse. Pour garder un côté « fait main », j’ai réalisé l’encrage des planches en noir et blanc avec des lavis à l’encre. Une fois les planches numérisées, j’ai réalisées les couleurs sur ordinateur, afin d’avoir des teintes vives et lumineuses pour les effets et les costumes.

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marvelouscomics : Comment en êtes-vous venu à trouver le style qui est le vôtre ? Est-ce lié, par exemple, à votre formation, aux arts décoratifs de Strasbourg ?

Stéphane Perger : Pas vraiment, c’est plutôt à force de dessins, d’essais, de désirs d’atmosphères, que le style se fait, et se défait même parfois. Après, il est en constante transformation, en fonction des projets et de ce que l’on souhaite raconter.

 

avengers origins perger 4marvelouscomics : Pouvez-vous nous dire sur quel(s) projet(s) vous travaillez actuellement ? Une nouvelle contribution à l’univers des comics est-elle à l’ordre du jour ?

Stéphane Perger : En ce moment, je travaille sur une série en deux tomes aux éditions Soleil, dans la collection « 1800 », « Scotland Yard », dont le premier tome sortira en juillet. J’ai toujours des tonnes de projets avec le scénariste de « Sequana », Léo Henry, des recueils de nouvelles illustrées, de la bande dessinée. J’ai des tas de choses en prévisions, mais je ne m’aventure généralement pas plus loin que ce que j’ai à faire le lendemain : je suis un peu superstitieux. Pour ce qui est de Marvel ou du comics, ça par contre, j’ai bien peur qu’il n’y ait rien de neuf pour les temps à venir. Mais je suis assez chargé comme cela pour que ça ne m’ennuie pas trop !

 

Article lié : « Avengers Origins » : « La Vision » de Higgins, Siegel et Perger

 

Lien externe : Le blog de Stéphane Perger

 

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Publié dans Interviews

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