Marvel Icons 67 : De l’action chez les « Quatre Fantastiques » !
Ceux et celles qui trouvent que les « Quatre Fantastiques » est une série où l’on parle un peu trop en famille, autour d’un petit-déjeuner ou d’un gâteau d’anniversaire, devraient apprécier le troisième chapitre d’« Une Solution pour tout », publié ce mois-ci en français dans « Marvel Icons ».
Dans le numéro d'octobre, nous avions laissé les Red Richards face à une intrusion inopinée des célestes dans le bâtiment abritant leur Conseil. Dans ce nouvel épisode, le récit se focalise sur cette attaque, et la lutte qui s’en suit. Jonathan Hickman y excelle à doser le suspens, et ménage progressivement un retournement de situation, tout en désintégrant un certain nombre de Red Richards parmi tous ceux nés de son imagination, ce qui laisse craindre pour la vie de notre homme-élastique.
Il interrompt néanmoins ponctuellement cette trame narrative prédominante pour revenir à Jane et le reste de la petite famille, et poser ainsi des jalons pour un prochain épisode. Le procédé est usuel, mais bien mené, d’autant plus que le ton léger et plaisant de ces brefs intermèdes ne rend que plus intenses les scènes de combat menées en parallèle. Une tension qui n’est pas là pour le seul spectacle, mais qui aura aussi une incidence sur la décision que prendra Red Richards à la fin de ce chapitre…
Cet épisode mouvementé est mené par un Dale Eaglesham, dont j’ai déjà parlé suite à sa prestation sur « Super soldier », et qui est ici au meilleur de sa forme. Ce dessinateur joue entre autres sur des encrages profonds, qu’il réalise lui-même, et qui ménagent de belles zones d’ombre. Celles-ci ne visent pas seulement à donner une tonalité un peu sombre au lieu aussi cosmique qu’improbable dans laquelle se déroule la lutte entre les célestes et les Red Richards, mais aussi à conférer plus de poids et de force aux événements.
Comme on le voit sur les pleines pages reproduites en tête de cet article et ci-dessus, les ombres tendent à s’accumuler dans la partie haute de l’illustration, où elles dessinent des arcs de cercle relativement faciles à repérer, portés soit par les corps des célestes, soit par les jambes démesurément allongées de Red. Ce faisant, les autres personnages, qui apparaissent dans la partie basse, semblent comme dominés par ces cercles ténébreux qui les surplombent, et qui structurent leur espace tout comme ils rythment l’image.
Même si celles-ci sont moins spectaculaires, on trouve aussi de nombreuses ombres sur les costumes des personnages, du moins dans les scènes d’action. En effet, ainsi qu’il apparaît si l’on compare l’une des planches mettant en scène le combat contre les célestes avec une autre peignant un bref intermède « familial » (voir ci-dessus), les textures sont nettement plus soulignées dans le premier cas (à droite) que dans le second (à gauche), ce qui permet de gagner en force et en dynamisme.
Si Jonathan Hickman mène, côté scénario, une belle réorientation des perspectives narratives, avec une vision de long terme, cet épisode est aussi l’occasion de rappeler que Dale Eaglesham aura lui aussi contribuer à sortir la série de l’impasse où Mark Millar l’avait conduite.
Et quand on sait que, dans les mois à venir, ce seront Neil Edwards et Steve Epting qui prendront la relève, on peut penser que Hickman n’aura pas de raison de se plaindre de ses prochains collaborateurs – et le lecteur non plus.
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