Marvel Icons 12 : FF succède aux Fantastic Four !
Le « Marvel Icons » de ce mois permet au public francophone de découvrir enfin la fameuse série « FF », qui a pris la suite des « Fantastic Four », après la mort de Johnny Storm. Jonathan Hickman est toujours aux commandes côté scénario, et ce premier épisode est plutôt réussi. Après le petit tie-in publié le mois dernier dans « Marvel Icons 11 », où Spider-Man tenait de consoler Franklin suite à la disparition de son oncle, Peter Parker fait cette fois-ci son entrée officielle au sein de la nouvelle équipe que forment les Trois Fantastiques, en tant que membre de la « Future Foundation ».
Bien entendu, Hickman ne pouvait échapper aux lois qui régissent ce type d’épisode : la présentation aux autres membres, l’essayage des nouveaux costumes, et un modeste baptême du feu, histoire de se mettre en jambes. Cette dernière séquence est d’ailleurs l’occasion pour le scénariste de poursuivre le jeu de pistes auquel il s’était livré dans son run final sur les Fantastic Four, remettant en selle un super-vilain qui promet de revenir…
Mais, bien qu’il ait été contraint par ces conventions, Hickman en tire cependant toute la quintessence, puisqu’il utilise le temps relativement mort que représente, par définition, un tel chapitre, pour creuser habilement la psychologie des personnages, en particulier celle de Red Richards et de Ben Grimm. Curieusement, c’est peut-être Sue qui reste la plus négligée des trois survivants de l’ancienne équipe. Alors qu’elle a tout de même perdu son frère, la manière dont elle en est affectée est assez peu exploitée dans cet opus.
Le plus réussi, néanmoins, reste le personnage de Peter Parker. Spider-Man, contrairement à une idée reçue, n’est pas facile à diriger. Lorsqu’il est membre d’un groupe, la tentation est forte, chez les auteurs, d’en faire un fantoche, une espèce de clown, dont les pitreries viennent contrebalancer la tension dramatique. Ou peut-être ne s’agit-il pas d’une « tentation » à proprement parler, mais d’une dérive due à la difficulté qu’il y a à être vraiment drôle, sans tomber dans la facilité ou la lourdeur. Et on sait ce qu’il en est de bien de ses prestations aux côtés des Avengers. Or, force est de constater que Hickman a su gérer cet écueil avec brio, et a fait de « son » Spider-Man un personnage crédible, qui conserve sa forte identité, tout en tentant de s’intégrer avec délicatesse et doigté dans une équipe qu’il sait être brisée, sur le plan affectif, par la perte de la Torche. Ce qui est très Peter Parkien…
L’ensemble est mis en images par l’excellent Steve Epting. Comme on le voit sur les illustrations reproduites ici, son style, très fidèle aux conventions du comic book, apporte force et crédibilité au récit. Le découpage est varié et dynamique, tout autant que les cadrages. Les personnages ont une belle présence, avec des proportions anatomiques bien maîtrisées et des mimiques réalistes, qui leur donnent une vraie profondeur. Le dessin est fouillé, comme le révèle l’examen des décors, non seulement lorsque l’on a droit à une vue panoramique sur les toits de New-York, comme en tête de la première planche, mais aussi lorsque la ville-qui-ne-dort-jamais apparaît en simple arrière plan, au terme d’une perspective ouverte au-dessus d’un muret, ou à travers une baie vitrée. Et cela, sans que l’on ne perde rien en lisibilité, chaque image étant bien structurée et bien « claire ».
Ce premier épisode est donc très convaincant, beaucoup plus que ne le fut le final des « Fantastic Four », dans un épisode pathétique, qui tirait beaucoup trop sur le mélo (voir le « Marvel Icons Hors série 22 »). Il reste à espérer que la suite le sera tout autant…
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