Captain America : « Qui portera le bouclier ? »

Publié le par megaglob

WWWShield couvertureSi les trois derniers chapitres de « Renaissance », publiés ce mois-ci dans le « Marvel Icons Hors série » n°18, peuvent susciter quelques réserves, avec leur scénario à la dynamique un peu trop convenue, et leurs planches qui cherchent plus à en mettre plein les yeux qu’à servir et enrichir le récit, il n’en va pas de même de « Qui portera le bouclier ? », que les éditions Panini ont eu la bonne idée de proposer en guise de conclusion.

 

Il s’agit de la traduction d’un « one shot » paru aux Etats-Unis en février 2010, sous un titre similaire (« Who will wield the shield ? »), que l’on doit toujours à Ed Brubaker pour ce qui est du scénario, tandis que, pour le dessin, Butch Guice a collaboré cette fois-ci avec Luke Ross.

 

Et l’on retrouve ici le grand Brubaker, avec un récit comparable en qualité à des épisodes tels que « La Fille du temps », « Passé décomposé » ou encore « La Persistance des souvenirs », publiés dans les « Marvel Icons » nos 59, 60 et 61, en mars, avril et mai derniers.

 

 

WWWShield planche couleur 1Cet opus se focalise sur les craintes et les doutes qui assaillent Steve Rogers. Celui-ci, lorsqu’il a été ramené à notre époque par la machine de Fatalis, a entre-aperçu des images prémonitoires dont il ne sait si elles reflétaient un avenir inévitable, ou bien seulement des futurs possibles, qu’il est susceptible d’influencer. Une vision l’angoisse tout particulièrement, qui le conduit à laisser à Bucky Barnes la mission d’incarner Captain America. A la grande surprise de son fidèle allié, lequel n’imaginait pas un seul instant continuer à porter le bouclier emblématique de ce personnage…

 

Ces éléments, et leur dénouement, sont amenés sans ennui, à travers des scènes bien pensées et bien enchaînées, suffisamment brèves pour ne pas ennuyer, et en même temps habilement dialoguées. Et la scène d’action autour de laquelle le chapitre est construit ne sert pas de prétexte à dérouler des images grandiloquentes, mais permet au contraire de faire évoluer les relations entre les deux Captain America.

 

WWWShield planche couleur 2Ce scénario de qualité est servi par un dessin à quatre mains, signé Butch Guice et Luke Ross, qui se caractérise par son dynamisme, avec ses personnages tout en mouvement et ses alternances de plans généraux et de plans rapprochés, parfois comparables à un coup de zoom sur tel ou tel détail de l’action, comme on le voit sur les deux planches reproduites ici. Le tout accentué par une mise en page rythmée, où les cases varient en taille et, le cas échéant, se superposent les unes aux autres.

 

Si ce découpage est relativement moderne, les textures des tissus, ou encore les irrégularités du sol, n’en sont pas moins rendues par des hachures ou des traits plus longs, assez marqués, que l’encrage s’applique à mettre en évidence dans bien des cases. Cette technique n’est pas sans rappeler celle des planches en noir et blanc des premiers comics, si bien que ce tracé n’a pas seulement pour effet de produire une atmosphère relativement sombre : il en émane également une certaine nostalgie, sinon une nostalgie certaine pour le passé, et ce, en parfait accord avec le contenu narratif de cet opus.

 

On en saurait donc trop recommander la lecture de ce bref récit à la tonalité plutôt intimiste : il constitue un bel exemple de ce que peut offrir la série « Captain America » lorsque scénariste et dessinateur sont au rendez-vous.

 

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