Avengers#4 par Jonathan Hickman et Adam Kubert

Publié le par Jean-Michel Gouvard

prv14991_cov.jpgLe quatrième fascicule de la nouvelle série dédiée aux « Avengers » amorce un nouveau récit, après le prologue que Jerome Opeña avait mis en images dans les trois premiers numéros. Après avoir convaincu Ex Nihilo de ne pas réformer toute forme de vie sur Terre, ainsi qu’il en avait l’intention, Captain America et les siens se doivent maintenant de confiner les régions du monde où sont tombées ses « bombes biologiques ». Celles-ci ont en effet répandu à la surface de notre planète une faune et une flore extra-terrestres, lesquelles suscitent bien entendu l’intérêt de nombreux super-vilains, à commencer par l’A.I.M. Les Vengeurs localisent in extremis l’endroit où est tombée une huitième bombe, juste à temps pour y arrêter des agents de la puissante organisation, qui viennent de se livrer à une expérience sur l’un des leurs. Mais il semble qu’une autre région ait été touchée et que, celle fois-ci, seule l’A.I.M. l’ait découverte…

 

Ce scénario, on le voit, renoue avec un schéma narratif plus classique : des super-vilains qui sont comme des habitués de l’univers marvélien cherchent à obtenir des connaissances qui risquent, à terme, de leur donner l’avantage sur les forces du bien, qu’incarnent nos super-héros. Et l’on devine à l’avance qu’ils n’y parviendront sans doute pas, tout le pigment de l’histoire étant de savoir comment Steve Rogers et les siens vont réussir – une fois de plus – à les mettre en déroute. De ce point de vue, ce quatrième fascicule marque donc un léger recul, dans la mesure où il est moins original que ne l’était le prologue, plus dans la tradition, pour ne pas dire la routine du comic book. Même si l’on peut espérer que le thème, à savoir la rencontre et le détournement à des fins scientifiques malveillantes des propriétés d’une faune et d’une flore exogènes, puisse conduire à quelque délire plutôt sympathique.

 

Côté dessin, Adam Kubert nous offre, comme toujours, un travail de qualité, et ne démérite en rien en lui-même. Il n’en demeure pas moins qu’il souffre de la comparaison que le lecteur ne peut s’empêcher de faire entre les planches qu’il nous propose ici et l’art consommé de Jerome Opeña, qui s’était chargé des trois premiers épisodes. Le style et les procédés de Kubert, qui s’inscrit en droite ligne dans les canons du comic book, même si l’influence de son père se fait sentir par une certaine simplicité dans le trait, ne sauraient rivaliser avec les planches d’Opeña. En effet, les pages de ce dernier, tout en préservant un story telling conforme aux comics traditionnels, ont une force et une présence indéniables, qu’elles doivent tout autant à son rendu réaliste, sur le plan strictement figuratif, qu’à l’esthétique aussi séduisante qu’élégante que leur confère leur dimension picturale. Il manque ainsi à Kubert cette force inhérente au style d’Opeña pour véritablement transcender le récit d’Hickman, et en faire, plus qu’un récit, une geste épico-héroïque.

 

Un bon épisode, donc, mais clairement un ton en-dessous de l’arc précédent, tant sur le plan narratif que graphique.

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Publié dans Revues & Albums

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