Avengers 1 : Un nouveau Captain America !

Publié le par megaglob

Cap Am 1 coverHormis un excellent Thor, emmené par Matt Fraction et Olivier Coipel, la première livraison de la revue « Avengers » propose également le relaunch de « Captain America », avec Ed Brubaker au scénario, et Steve McNiven au dessin. Comme chacun sait, suite à la mort de Bucky Barnes, Steve Rogers a repris le costume du super-soldat, après qu’il ait compris qu’il était le seul à pouvoir incarner dorénavant le symbole vivant qu’est, pour l’Amérique, Captain America.

 

Cette première histoire, « American dreamers » (« Rêveurs américains »), surprendra plus d’un lecteur. Depuis qu’elle avait été relancée en 2005 par Ed Brubaker, la série « Captain America » s’était affirmée comme une bande dessinée de qualité, mais très classique d’inspiration, à la fois dans le traitement de ses sujets, et dans l’identité graphique que Butch Guice et, dans une moindre mesure, Luke Ross, contribuèrent à lui donner. Cette impression était sans doute renforcée par le fait que, certains sujets, ou le traitement de certains personnages secondaires, comme ceux incarnant les forces de l’ordre, les magistrats, les avocats, ou encore les hommes d’affaires, s’appuyaient sur la réalité sociale des Etats-Unis d’aujourd’hui. Ce faisant, une partie du lectorat trouvait qu’il manquait à « Captain America » ce petit grain de fantaisie, voire de folie, qui caractérise les plus grandes séries du comic book, telles que « Fantastic Four », « Thor » ou les « Hulk ».

 

Cap Am 1 page 1Avec le relaunch, cette orientation semble néanmoins abandonnée. L’histoire débute sur une de ces évocations du passé de Steve Rogers, pendant la seconde guerre mondiale, à laquelle les scénaristes se complaisent parfois un peu trop, même s’il s’agit en quelque sorte d’un passage obligé dans le traitement du personnage, pour assurer sa « mise en place », et renouer une certaine complicité avec le lecteur. Mais, très vite, l’action va prendre le dessus, et introduire dans le temps présent un super-vilain inattendu, sorti tout droit de cette période lointaine où Steve Rogers combattait les nazis. Si les questions posées dans ce chapitre resteront pour l’instant sans réponse, elles recevront dans les épisodes à venir des réponses pour le moins surprenantes, entraînant peu à peu le lecteur dans un univers assez délirant, avec un côté « fun » auquel ne nous avait pas habitué cette série sous l’ère « Bucky Barnes ». Et, globalement, il me semble que l’on ne peut que se réjouir de ce changement de tonalité, même si l’ancienne manière était très réussie : il est toujours bon de voir une série essayer, avec maîtrise, d’explorer de nouvelles voies narratives. Cela réserve bien souvent de bonnes surprises.

 

Cap Am 1 page 2Côté dessin, Steve McNiven apporte lui aussi un nouveau regard sur l’univers de Cap, avec un style radicalement différent de celui de Butch Guice, dont l’esthétique s’était imposée, y compris à Luke Ross ou Steve Epting, qui lui prêtaient parfois mainforte pour tenir le rythme des publications. Comme on le voit sur les illustrations, nous sommes loin désormais du trait réaliste et plein d’humanité de Guice, qui donnait à sentir la noirceur du monde et une relative fragilité des personnages, en jouant entre autres beaucoup sur les ombrages et les estompes. McNiven a une image beaucoup plus « propre » et plus « claire », avec des acteurs que viennent ourler un tracé à l’encre noire relativement appuyé, que l’on doit à Mark Morales, ce qui les isole du décor au sein duquel ils apparaissent, et leur donne un côté un peu statique. Une impression que renforcent les couleurs  de Justin Ponsor, lesquelles offrent de beaux contrastes, un effet qui, là aussi, était absent des planches de Guice, qui jouaient plutôt sur l’unité tonale, avec une nette préférence pour les couleurs froides.

 

En ce qui concerne la composition, on trouvera le plus souvent des planches avec peu de cases, ce qui donne donc des vignettes de belles tailles, avec des cadrages souvent originaux, et, dans l’enchaînement, des ellipses audacieuses, qui emmènent le récit sur un bon rythme – et qui viennent en cela contrecarrer le côté un peu hiératique des personnages, entre autres parce que l’image, d’une certaine manière, est peut-être un peu trop belle, un peu trop léchée.

 

Ce style lui aussi « réaliste », mais habilement esthétisé, s’accorde très bien avec le récit fantaisiste que Brubaler commence seulement à mettre en place dans ce premier épisode, et McNiven montrera toutes ses qualités dans les scènes les plus oniriques des chapitres à venir.

 

Une série à suivre, assurément…

 

Article lié : « Avengers 1 » : The Mighty Thor de Matt Fraction et Olivier Coipel

 

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Publié dans Revues & Albums

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