Annihilation : Le space opera de Marvel enfin disponible en album !

Publié le par megaglob

annihilation 1 coverPanini vient de publier en album « Annihilation : Au commencement », le premier volet de la grande saga spatiale de Marvel. L’éditeur y reprend les épisodes parus dans les premiers numéros de « Marvel Universe », la revue qu’il a créée en France afin de faire découvrir au public ce versant de l’univers marvélien, laquelle est très vite devenue l’une de ses meilleures ventes en kiosque.

 

Le succès a d’ailleurs été tel que les numéros les plus anciens sont désormais épuisés, pour la plupart d’entre eux, et se vendent sur e-bay ou d’autres sites équivalents à des prix largement surévalués, bien au-dessus de la valeur réelle de ces exemplaires. Une spéculation qui va prendre un sérieux coup dans l’aile suite à la parution de cet album, mais dont seront avant tout victimes ceux et celles qui ont accepté de payer le prix fort pour compléter leur collection. Et, vu qu’un amateur averti en vaut deux, notez qu’il en ira bientôt de même pour les quatre premiers numéros de « Dark Reign ». Alors méfiez-vous des « prix d’amis » que l’on peut vous proposer…

 

XXXXXCet « Annihilation » compile le one-shot, « Annihilation : Prologue », publié aux Etats-Unis dès mars 2006, et plusieurs séries limitées parues dans le cadre de ce cross-over, mettant en vedette Nova, le Silver Surfer et Ronan l’Accusateur. Le prologue et le récit dédié au Silver Surfer ont été écrits par Keith Giffen. La série consacrée à Ronan, quant à elle, a été scénarisée par Simon Furman. Et c’est bien entendu le duo formé par Andy Lanning et Dan Abnett qui a concocté les premières aventures de Nova, un personnage auquel ils allaient par la suite donner le développement que l’on sait.

 

annihilation KolinsFort heureusement, la concertation entre les scénaristes semblent avoir été excellente, et l’on retrouve chez chacun d’entre eux les recettes du space opera, avec un mélange de scènes d’action épiques, nourries de vastes panoramas sur les champs de manoeuvres, et de passages plus tournés vers l’introspection, avec des personnages hauts en couleurs, qui ont chacun leur ligne de conduite et leur tempérament. Aussi classique qu’efficace.

 

Il est par ailleurs intéressant – et parfois amusant – de retrouver ces personnages tels qu’ils furent forgés à l’aube de la série, maintenant que l’on sait ce qu’ils deviendront, en particulier en ce qui concerne Nova et Ronan. Dans la suite de la saga, ceux qui n’auraient pas assisté aux premiers pas des « Gardiens de la Galaxie » pourront de même découvrir comment s’est formée cette équipe, et mesurer tous les ajustements qui furent apportés, au fil des livraisons, pour lui donner sa configuration et son identité actuelles.

 

Côté dessin, le Prologue est signé de Scott Kolins, relayé par Ariel Olivetti. Les aventures de Nova sont confiées à Kev Walker ; celles de Ronan à Jorge Lucas ; et celles du Silver Surfer à Renato Harlem. Des dessinateurs dont le style, exception faite d’Olivetti, s’accordent plutôt bien, même s’ils ont chacun leur manière de faire.

 

Annihilation HarlemScott Kolins (voir les deux illustrations reproduites plus haut) est un adepte du trait fin, qui excelle surtout dans les vues d’ensemble, lesquelles sont construites sur des lignes de force bien nettes, avec de belles profondeurs de champ, et force détails que son tracé tout en finesse permet justement de souligner. Il n’est pas toujours aussi convaincant dans son traitement des personnages, comme illustré ci-dessus par l’entrée de Nova via le portail, où les démarches ne sont pas toujours naturelles, et les silhouettes parfois maladroites.

 

On retrouve chez Renato Harlem (voir ci-contre) un goût certain pour les plans d’ensemble, mais avec un coup de crayon assez différent. Chez cet artiste, les encrages se font beaucoup plus présents, ce qui donne l’impression d’un dessin plus sombre – et, par contraste, conduit à qualifier de relativement « clair » le style de Kolins –, d’autant qu’il est aussi plus chargé, y compris dans le traitement de l’espace interstellaire. Alors que, chez Kolins, le ciel étoilé reste relativement vide, il est habité chez Harlem de nébuleuses noirâtres qui l’obscurcissent, tout en lui donnant plus de présence, et peut-être plus de profondeur. Et, même s’il est empreint d’une certaine singularité, le rendu de ses personnages est également intéressant, en ceci que son trait leur confère une dimension plus humaine, comme cela est sensible sur le visage du Silver Surfer, et sa musculature. Le côté « argentique » du personnage semble en partie estompé, et on a presque l'impression qu’il cache un corps en chair et en os sous un costume – à l’instar de la plupart des super-héros.

annihilation Lucas 1 

Avec le Ronan de Jorge Lucas (voir ci-dessus), on trouvera un style plus européen, par son traitement des décors, par exemple, qui n’est pas sans faire penser à ceux de Moebius, avec des formes très arrondies, et une suite de plans mis en perspective pour dessiner la profondeur de champ.

Annihilation Walker 1Par ailleurs, comme d’autres dessinateurs de comics, tels que Terry Dodson ou Daniel Acuna, Lucas tend à appuyer les contours de ses personnages d’un trait noir relativement épais. Cette technique permet de « détacher » l’homme ou la bête par rapport à l’arrière-plan, et donc là aussi de donner de la profondeur de champ. Mais le tracé est cependant réalisé de manière assez grossière ici, et produit un effet assez peu esthétique. Lucas est, sans conteste, l’artiste qui m’a le moins convaincu sur les quatre.

 

En revanche, s’il y avait une palme à décerner, c’est, pour ma part, à Kev Walker qu’elle reviendrait. Ses vues d’ensemble (voir ci-contre) sont plus « simples » que celles de Kolins ou de Harlem, en ceci qu’elles offrent à l’œil moins de détails, et travaille la perspective sur seulement une ou deux lignes directrices. Mais cette simplicité possède une force, une évidence, un dynamisme qui manquent aux autres prestations, et qui font toute la qualité d’un comics réussi.

 

Annihilation Walker 2On relève des procédés similaires sur les passages mettant en scène les personnages, comme celui reproduit ci-contre, avec Nova perdu dans la neige. Le décor est sobre, voire presque inexistant, mais cela permet de focaliser toute l’attention sur Richard, tout en posant une atmosphère glacée et désertique, presque avec discrétion. Et Walker n’hésite pas à opter pour des cadrages décalés, qui ampute une partie du visage de Nova, afin de rythmer sa bande, et de ne pas lasser le regard. Un procédé d’autant plus efficace qu’il concorde ici avec le contenu narratif, Nova venant tout juste de reprendre ses esprits, et ayant encore une conscience vacillante du monde l’environnant.

 

Une occasion de signaler que les lecteurs français pourront bientôt redécouvrir cet artiste dans la série des Thunderbolts post-Siège, où il va mener un beau run avec Jeff Parker au scénario, un auteur que, pour sa part, l'on a pu apprécier récemment avec « Les Agents de l'Atlas ».

 

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Publié dans Revues & Albums

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C
<br /> Je sens que ceci peut faire l'objet d'un cadeau de noel !!<br /> <br /> <br />
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X
<br /> J'ai dû suivre assidûment des années 80 à 2000, puis j'ai fait un gros break.<br /> J'avais commencé par les FF, en albums grand format à l'époque, puis Strange/Nova/Titans, des X-Men en V.O. avant d'abandonner face aux cross-overs interminables où on devait acheter 20 revues pour<br /> suivre l'histoire :/<br /> La fin du Dark Reign m'a semblé un bon moment pour reprendre, et repartir de bon pied avec l'Heroic Age qui s'annonce !<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Un très bon plan a priori : l'Heroic Age est plutôt sympathique à bien des égards !<br /> <br /> <br /> <br />
X
<br /> Miam ! Commandé chez mon dealer préféré ! J'ai découvert la revue Marvel Universe il y a peu, ayant repris d'abord les comics avec les Avengers et X-Men.<br /> Quel bonheur de retrouver les héros de mon enfance - je me rappelle du lancement de la revue Nova en France par Lug... Souvenirs, souvenirs !<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> On a eu à peu près le même parcours, apparemment : de longues années loin des comics, puis un retour aux "sources", avec pour moi les FF, le Silver Surfer et quelques autres <br /> <br /> <br /> <br />